17:30 L'invité de "C dans l'air"
Caroline Roux reçoit chaque jour en direct une personnalité qui fait l'actualité. Hommes et femmes politiques, écrivains, philosophes, scientifiques ou économistes : 10 minutes de dialogue pour donner un éclairage en prise directe avec l'information du jour.
Ce mardi 20 mai 2025 Caroline Roux reçoit Charlotte Chaffanjon, journaliste au service enquête de Libération.
"Ce procès doit être un tournant" : un collectif de victimes du chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec, jugé à Vannes pour viols et agressions sexuelles sur 299 personnes, a exhorté lundi responsables politiques et ordre des médecins à s'engager pour des mesures fortes contre la pédocriminalité en milieu médical. "Plus jamais ça", ont scandé sur les marches du palais de justice de Vannes une vingtaine de victimes et de proches, soutenus par des associations et syndicats.
"Nous ne pouvons plus accepter que cette affaire historique se termine comme elle a commencé: dans le silence", ont lancé les victimes du collectif, se relayant pour lire leur déclaration.
"Ce procès n'est pas seulement celui d'un homme, c'est le procès d'un système, celui de défaillances institutionnelles en série, de complicités passives, d'alertes ignorées, de responsabilités diluées, de lenteur judiciaire, de défaut de coordination, d'une culture du silence... C'est un laboratoire des failles systémiques de notre pays", ont-elles déploré. Le collectif pointe "l'inaction" du gouvernement et des responsables politiques depuis l'ouverture du procès, le 24 février, devant la cour criminelle du Morbihan, déplorant que leurs lettres aux ministres de la Santé et de la Justice, ainsi qu'à la Haut commissaire à l'Enfance, soient restées sans réponse. Le collectif demande "une commission interministérielle" et réclament "une obligation légale de signalement par les médecins de toute suspicion de violences sexuelles sur mineurs", "l'interdiction d'exercer toute profession de santé pour les personnes condamnées pour violences sexuelles" et "obligation de transparence et de sanctions" par les Agences régionales de santé et les ordres des médecins.
Charlotte Chaffanjon, journaliste au service enquête de Libération, reviendra sur l'importance historique de ce procès, et sur les raisons pour lesquelles les victimes se sentent oubliées.
17:45 "C dans l'air"
Caroline Roux décryptera en direct l'actualité en compagnie de quatre experts. En fin d'émission, ils répondent aux questions des téléspectateurs.
Les experts invités :
Anthony Bellanger, éditorialiste à France Info TV, spécialiste des questions internationales.
Alexandra Schwartzbrod, directrice adjointe de Libération, ex-correspondante à Jérusalem de 2000 à 2003.
Agnès Levallois, spécialiste du Moyen Orient et vice-présidente de l’IREMMO, Institut de Recherche et d’Études Méditerranée Moyen-Orient.
Vincent Hugeux, journaliste indépendant, essayiste, spécialiste les enjeux internationaux.
Le thème du magazine :
Gaza : Netanyahu sans limites ?
Critiqué pour son blocus total de la bande de Gaza depuis onze semaines, Israël a laissé entrer ce mardi "une centaine de camions" dans l’enclave palestinienne. Un faible nombre - après les 9 camions d’hier - qui est loin d’apaiser les craintes de l’ONU et de nombreuses ONG, qui avertissent depuis des mois du risque de famine à Gaza. Nourriture, eau potable, carburant, médicaments... Depuis le 2 mars, pas une seule entrée d'aide alimentaire n'était parvenue à Gaza, provoquant des situations graves de malnutrition et de famine dans l'enclave dévastée par un an et demi de guerre. "Deux millions de personnes sont affamées à Gaza", a alerté hier l’Organisation mondiale de la santé. Parallèlement l’armée israélienne continue sa vaste offensive terrestre dans l’enclave palestinienne, causant de nombreux morts et des déplacements massifs de la population. Avec un objectif clair : "Nous sommes engagés dans des combats intenses et à grande échelle à Gaza, et nous avançons. Nous avons l’intention de prendre le contrôle de tout le territoire" a expliqué hier le Premier ministre Benyamin Netanyahu. Son ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré de son côté : "Israël va détruire tout ce qui reste de la bande de Gaza".
Un jusqu’au-boutisme du gouvernement israélien qui est dénoncé sur la scène internationale. Hier, dans un communiqué commun, 23 pays occidentaux ont critiqué sévèrement les modalités de l’aide. Dans un autre, la France, le Royaume-Uni et le Canada ont menacé de prendre des mesures concrètes, pour ne pas rester "les bras croisés pendant que le gouvernement Netanyahu poursuit ces actions scandaleuses". Mais lesquelles ? Au micro de France Inter ce mardi matin, le ministre des Affaires étrangères a évoqué la proposition des Pays-Bas de réexaminer "l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, et en particulier (celui) de son article 2 qui dit que chacune des deux parties, l’Europe et Israël, doit respecter les droits de l’homme". Jean-Noël Barrot a également assuré que la France travaillait sur le dossier d’une reconnaissance de l’État palestinien. "On ne peut pas laisser aux enfants de Gaza en héritage la violence et la haine. Donc il faut que tout cela cesse et c’est pourquoi nous sommes déterminés à reconnaître l’Etat de Palestine". Ceci devrait intervenir lors de la conférence internationale coprésidée par la France et l’Arabie Saoudite pour relancer une solution pacifique au conflit israélo-palestinien dite "à deux Etats", qui se tiendra du 17 au 20 juin.
Dans la communauté internationale, les appels à des sanctions se multiplient, et même les principaux alliés d’Israël commencent à prendre leurs distances face à l’ampleur du massacre. La clé est-elle entre les mains de Donald Trump ? Si les États-Unis n’ont signé aucun des communiqués d’hier, l’administration Trump a sans doute joué un rôle dans la décision de reprendre cette aide limitée. Ces dernières semaines les signes de tension se sont multipliées entre Washington et Israël. Il y a eu des négociations directes entre les États-Unis et le Hamas qui ont permis la libération de l’otage américano-israélien Edan Alexander, les pourparlers avec l’Iran sur le dossier nucléaire, la trêve avec les Houthis, la levée des sanctions contre la Syrie ainsi que la décision de Donald Trump de rencontrer al-Charaa alors qu’il a exclu Israël de sa tournée au Moyen-Orient. Selon le Washington Post hier, des proches du président américain ont également averti les responsables israéliens qu’ils risquaient de perdre le soutien de l’administration américaine s’ils ne mettaient pas fin à la guerre alors que des négociations entre Israël et le Hamas se tiennent depuis vendredi à Doha, pour un arrêt des combats et la libération des otages.
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