Ce numéro revient sur le meurtre d'Audrey Jouannet, une étudiante en journalisme de 24 ans, à Soisy-sur-Seine.
Le 16 septembre 2005, trois jours après la disparition d'Audrey, sa mère, Marie-Antonia Jouannet, découvre son corps dissimulé sous son lit dans l'appartement de la jeune femme. Il n'y a aucune trace d'effraction, ce qui suggère qu'Audrey aurait pu ouvrir elle-même la porte à son agresseur.
Audrey a été séquestrée, torturée, violée et étranglée avec un lacet. Le meurtrier a méticuleusement nettoyé l'appartement pour effacer ses traces, mais des traces de sperme ont été retrouvées sur la victime.
L'enquête s'est rapidement orientée vers Jean-Luc Cayez, le concierge de l'immeuble. Cayez était un ancien légionnaire avec un passé lourd : il avait déjà été condamné pour viol en 1984 et 1991. Il avait été libéré de prison trois ans avant le meurtre d'Audrey et ne faisait l'objet d'aucun suivi.
Jean-Luc Cayez a été interpellé. Après 24 heures de garde à vue, il a avoué les faits. Il a expliqué avoir utilisé un double de clé volé pour pénétrer chez Audrey. Il l'a retenue captive pendant des heures, la soumettant à des violences sexuelles avant de la tuer. Il aurait même tenté de brouiller les pistes en utilisant un préservatif usagé qu'il avait récupéré.
Le procès de Jean-Luc Cayez s'est tenu devant la Cour d'assises de l'Essonne à Évry en mai 2008. Il a été jugé pour "séquestration avec actes de torture ou de barbarie, viol en récidive, homicide volontaire accompagné d'un autre crime". Le 16 mai 2008, il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Il a réagi au verdict par des gestes de provocation envers le public.
Aux côtés de Marie Drucker, Alain Bauer, professeur de criminologie, apporte sur chaque affaire un éclairage technique, psychologique, sociologique ou historique pour comprendre les procédés mis en œuvre au cours de l’enquête, mais aussi ses enjeux et ses répercussions.
