
Tous les deux ans, les Bouamaza ont l’habitude de retourner au bled pour les vacances. Mais cette année, avec la révolution du Printemps arabe, tous préfèrent abandonner l’idée. Rester cet été dans la cité ? Pas question. D’autant que le salon de coiffure de Biyouna doit être rasé. Heureusement, Aïcha est là, comme toujours, pour dégoter des solutions.
C’est en Aquitaine, dans un gîte écolo, que la famille ira se ressourcer. De son côté, la jeune femme s’est organisé en cachette un petit séjour en amoureux, en Espagne, avec Patrick… Mais, comme avec les Bouamaza, rien ne se passe jamais comme prévu, son plan tombe à l’eau. Sa mère refuse de partir en vacances sans elle. S’ensuit un chantage affectif et collectif… Et voilà notre Aïcha embarquée dans le train avec toute la famille à bord.
Quant à Patrick, au bord du craquage nerveux, il ne lui laisse plus le choix : il la rejoindra à Arcachon, parlera à son père, avant de rentrer à Paris. Avec elle. La pression monte pour Aïcha qui, malgré sa quête grandissante d’indépendance, n’assume toujours pas totalement sa relation amoureuse. Et si on l’avait quittée, à la fin du troisième volet, plus rebelle que jamais (souvenez-vous de la poignante scène de dispute avec son père ponctuée par une gifle mémorable), Aïcha semble bien préoccupée par l’arrivée de Patrick à Arcachon.
Pour les Bouamaza, les vacances ont commencé. Mais il aura fallu un peu de temps à la famille pour trouver ses marques dans le gîte tenu par Nathalie (Nathalie Corré), une hôtesse un tantinet bourrée de préjugés et écolo de la première heure. Entre ateliers écologiques imposés (et rythmés par le ballet incessant des avions de la base militaire avoisinante), bains iodés exaltés, séances de hammam improvisées, virées balnéaires agitées, les vacances, pour les Bouamaza, ne riment pas vraiment avec farniente.
Mais si ce quatrième volet inédit des aventures d’Aïcha compte certainement parmi les plus drôles de la série, il n’en demeure pas moins bercé par un doux et romantique vent d’été. Car, au fond, ces vacances loin de la cité sont avant tout placées sous le signe des rencontres.
Amoureuses tout d’abord, comme pour Fouad (Mourad Zegbib), le frère d’Aïcha, et Nanou (Sarah Lasry), la fille de Nathalie, qui tombent vite sous le charme l’un de l’autre. Mais aussi humaines et amicales. M. Bouamaza (Amidou) et Alfred (Marcel Amont) se laissent aller aux confidences. Mme Bouamaza, de son côté, apprendra à écrire son prénom grâce à Julie (Julie d’Hôte), la fille handicapée de madame Maillard (Bunny Godillot).
Entre humour et émotion, situations cocasses et moments d’extrême délicatesse, Yamina Benguigui prolonge, avec vérité, l’histoire de la famille Bouamaza. Quant à son héroïne, campée avec justesse par Sofia Essaïdi, elle continue de grandir. Encore et encore. Un quatrième volet qui se veut plus que jamais initiatique pour la jeune femme : en poursuivant son envol, Aïcha découvrira ses parents sous un nouveau jour.