Un aquarium géant riche de centaines d’espèces marines qui, vu du ciel, perd parfois de son éclat ! C’est le résultat des coulées de boue qui se déversent dans les eaux cristallines. Ces panaches maronnasses asphyxient le corail, la barrière naturelle qui protège l’île… Une menace qui inquiète les scientifiques, car depuis quelques années l’archipel est confronté à de multiples fléaux.
En 2018, avec l’émergence, au large des côtes, d’un volcan sous-marin, Mayotte devient un laboratoire de ce qui nous attend en 2050. Partout, la terre s’est enfoncée de 15 à 20 centimètres, l’eau est montée d’autant. Pour les experts, c’est exactement les effets attendus du réchauffement planétaire.
Depuis, l’île au lagon est plus vulnérable. Conséquence, les populations les plus fragiles, qui vivent dans des bidonvilles, ont encore plus les pieds dans l’eau. À chaque grande marée, la mer entre dans les bicoques de tôles. Pire encore, dans la commune de Bouéni, plusieurs habitations sont désormais en équilibre instable et menacent de sombrer dans l'océan Indien ! Malgré les alertes répétées des experts, les élus locaux font la sourde oreille… Comment protéger les 10 000 habitants installés en zone inondée ? Avec quel argent rebâtir des logements en arrière des plages ? Mais, surtout, comment lutter contre l’érosion qui grignote les maisons et menace la faune maritime ?
Conjugué au défi d’une immigration massive en provenance des îles voisines des Comores, le défi de l’érosion est de taille… Si rien n’est fait pour endiguer les déboisements massifs, les coulées de boue et le recul des mangroves, certaines mauvaises pratiques risquent de priver les habitants des protections naturelles qui les prémunissent des risques tempétueux ou cycloniques. Dans l'esprit de ceux qui se penchent sur la question, une crainte demeure : qu’un cyclone traverse l’île et balaye tout sur son passage… Sans mangroves ni barrière de corail pour freiner les vagues, l’île pourrait courir un grand danger…
A la suite de cet inédit, France 5 rediffusera le numéro « Morbihan, les défis de la petite mer ».
La légende dit du Golfe du Morbihan qu’il compte autant d’îles qu’une année compte de jours. Autant de territoires et de paysages sauvages pour un département qui porte le nom de Morbihan, “petite mer”, en breton.
Attachés à ce pays, ses habitants vivent des richesses de la terre et de l’océan. Un monde qui évolue au rythme du climat et de ses colères… Routes détruites, dolmens qui prennent l’eau, presqu’îles coupées du continent. Pourtant, habitués aux soubresauts de la mer, les populations sont, aujourd’hui, en première ligne des bouleversements climatiques. Nombre d’entre eux font le choix de s’adapter plutôt que de subir en prenant le parti de modes de vie alternatifs et durables.
Mytiliculteurs, ostréiculteurs, chez les professionnels de la mer, certains rivalisent d’inventivité et de bon sens pour devenir plus résilients. De l’eau et du vin… L’Île d’Arz vient de mettre en bouteille sa première cuvée, un effet positif du réchauffement planétaire… Mais le Morbihan pourrait également devenir le nouvel eldorado. L’Insee évoque l’arrivée de 250 000 nouveaux résidents d’ici à 2050 qui vont fuir les fortes chaleurs du sud de la France pour cette nouvelle Côte d’azur !