En mai 1932, Albert Londres l’avait confié sur le paquebot qui le ramenait de Chine, juste avant de mourir dans l’incendie du bateau : son enquête sur les trafics de drogue constituait de la dynamite ! Qu’avait il pu découvrir au point de s’apprêter à lancer une bombe ? Ces trafics se répandent à l’époque sur tous les continents, mais il existe un endroit où il est concentré dans les mains d’une seule et unique organisation : l’Indochine française et sa Régie de l’opium.
Dès la fin du 19ème siècle, et pendant plus d’un demi siècle, l’opium a été la ressource principale et indispensable de cette colonie. La Régie, alliée à l’administration des douanes, a imposé son monopole sur toute la filière : depuis les achats pour s’approvisionner en opium brut, en passant par la fabrication de cet or noir dans la Bouillerie de Saigon, jusqu’à sa vente à travers un réseau de 4000 débitants.
Ce monopole sur l’opium made in France a permis d’aménager à grands frais l’Indochine en jouant sur différents tableaux, souvent rocambolesques, qui a vu la Régie devenir tour à tour faussaire, trafiquante, et même receleuse.
Les intervenants :
Emmanuelle RETAILLAUD, professeure d’histoire contemporaine Sciences-Po Lyon.
Antoine VANNIERE, docteur en histoire.
Dominique NIOLLET, spécialiste de l’histoire des douanes en Indochine.
Thomas CLARE, doctorant Institut de recherches asiatiques Université Aix-Marseille.
Jean-Marc LEPAGE, historien Spécialiste de la guerre d’Indochine Université de Rennes.