Mieux que personne, il incarne la décontraction à l’américaine. L’anglais n’est pourtant pas la langue maternelle de Dean Martin, de son vrai nom Dino Paul Crocetti.
Né en 1917 de parents italiens, il grandit au sein d’un clan désargenté et soudé, dont la devise se résume à : "Ne dis rien aux autres, sinon on profitera de toi." Bien que charmant, l’homme s’est souvenu du conseil et a gardé une part de mystère. Il commence comme croupier dans la salle de jeux clandestine d’un bureau de tabac, tout en faisant entendre sa belle voix de crooner dans les clubs.
Dans les années 1940, il croise Jerry Lewis, rencontre décisive qui débouchera sur un duo comique explosif, adoubé par une grand star : Frank Sinatra. Les deux jeunes hommes ont en commun un décoiffant sens du rythme et se vouent une vraie affection. Jerry fait l’idiot du village ; Dean le beau gosse joue les faire-valoir avec grâce. Il est si doué qu’il vole parfois la vedette à son partenaire, ce dont Jerry prend ombrage. Le duo rompra définitivement en 1956.
Dean Martin rebondit avec souplesse, révélant ses dons d’acteur dramatique aux côtés de Montgomery Clift et Marlon Brando dans Le bal des maudits, crevant l’écran dans Rio Bravo et donnant un second souffle à sa carrière de chanteur grâce à l’ami Frank Sinatra, qui lui ouvre les portes des scènes de Las Vegas et du légendaire Rat Pack.
Improvisateur né
Tissé de fragments de ses facéties scéniques ou télévisuelles, d’extraits de films, d’anecdotes et de témoignages – ceux de son biographe, de sa fille Deana Martin, d’anciens collaborateurs ou d’artistes influencés par ce "roi du cool", comme le cinéaste Peter Bogdanovich –, ce documentaire tire le portrait d’un improvisateur né, par ailleurs chic type et plutôt vieille école. Il retrace une vie de succès, d’amitiés masculines et d’attachement à la famille.
Une incursion dans le sillage d’un artisan du showbiz américain qui savait danser, chanter, amuser et émouvoir avec une déconcertante facilité.