Le 3 juillet 1975, à 2h30 du matin, François Renaud et sa compagne rentrent d'une soirée chez des amis. Après s'être garé dans le parking de « La Vigie », situé au 89 de la montée de l'Observance, dans le 9ème arrondissement de Lyon, le couple redescend à pied vers le domicile situé dans un immeuble de la colline de Fourvière. Lors du trajet, une voiture s'arrête à leur hauteur, ses occupants, trois hommes encagoulés, tirent deux coups de feu vers le juge qui s'est approché pensant renseigner un automobiliste.
Indemnes cependant, Renaud et sa compagne s'enfuient pendant que les tueurs continuent de tirer. Le couple dévale la rue sur une cinquantaine de mètres mais le conducteur de la voiture opère une marche arrière rapide et leur coupe le passage, les coinçant derrière une voiture en stationnement. Le juge s'y recroqueville et protège sa compagne. Un des passagers descend de la voiture et assassine le juge de deux balles, une dans le cou et une dans la nuque ; puis il le frappe d’un coup de pied dans les reins et lui tire encore trois balles dans le crâne.
Les tueurs repartent enfin et sa compagne, indemne, court jusqu'à l'appartement pour donner l'alerte. François Renaud succombe une heure plus tard dans l'ambulance qui le transporte vers l'hôpital Édouard-Herriot. C’est la première fois depuis l’Occupation qu’un magistrat est assassiné en France. Et pas n'importe quel juge : "Le sherif", un juge flamboyant qui s'était mis à dos la pègre lyonnaise. Le “milieu” le détestait : au point de le tuer ? Peut-être… A moins que le juge, dans ses 1500 dossiers, ait découvert un secret d'Etat...