Le 22 avril 1988, la prise d'otages de la grotte d’Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie, fait la une de l’actualité métropolitaine. La France prend conscience qu’à 17 000 kilomètres de Paris des Kanaks luttent pour leur indépendance. Un combat politique qui a pris une dimension violente au début des années 80 et dont la tragédie d’Ouvéa représentera la paroxysme.
"Ouvéa, le prix du sang" revient sur ce drame et cette période de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie, grâce à l’éclairage de celles et ceux qui en ont été les acteurs et témoins directs.
Boycott d’élections, assassinats, prise d’otages, barrages et manifestations ponctuent cette décennie, qu’on appelle encore pudiquement « les Événements », quand certains historiens préfèrent parler de guerre civile. Le drame d’Ouvéa – 25 morts – aura un impact considérable et marquera le début d'un processus d’émancipation inédit dans l’histoire de France, incarné par la signature le 26 juin 1988 des accords de Matignon.
Les intervenants :
Benoît Tangopi, militant indépendantiste • Alain Guilloteau, ancien membre du GIGN
Walles Kotra, journaliste (de 1981 à 2022)
Emmanuel Tjibaou (fils de Jean-Marie Tjibaou)
Christian Blanc, secrétaire général de la Nouvelle-Calédonie (1984-1985) puis coordonnateur de la Mission du dialogue (1988)
Olivier Houdan, historien spécialiste de la Nouvelle-Calédonie
Roger Galliot, éleveur et ancien maire de Thio (1971-1985).
À la question « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? », les Calédoniens ont répondu « non » à 3 reprises, la dernière fois le 12 décembre 2021. Ils devront à nouveau s'exprimer sur l'avenir institutionnel de leur territoire.
En novembre 1988, Benoît Tangopi et les autres preneurs d'otages ont été amnistiés. Il n'y a jamais eu de procès concernant les évènements d'Ouvéa.