C’est un chapitre méconnu de l’Histoire. Haïti fut la première nation moderne à obtenir son indépendance grâce au soulèvement de la population esclavisée. Mais dès sa naissance, le jeune état est entravé par des réparations financières exigées par la France au bénéfice des anciens colons, et qui s’étaleront jusqu’au milieu du XXe siècle.
Le 1er janvier 1804, les esclaves haïtiens réussissent l’impensable. Ils chassent les colons français et proclament leur indépendance. Deux siècles plus tard, Haïti est un des pays les plus pauvres de la planète. Une corruption endémique et un État défaillant sont souvent jugés responsables du désastre. Le malheur persistant qu’endure Haïti est pourtant, en très grande partie, le fait de son histoire coloniale et de sa relation avec la France. Car après l’indépendance, la France garda jusqu’en 1825 l’espoir d’une revanche. Elle y renonça finalement contre une rançon de 150 millions de francs-or. Une indemnité écrasante censée rembourser les anciens colons des esclaves et des terres qu’ils avaient perdues. Haïti mit plus de cent ans à s’acquitter de ce lourd tribut.
Ce film retracera l’histoire de la dette haïtienne pour comprendre la spirale d’endettement qui a empêché le développement de ce pays des Caraïbes. Qui a tiré profit de la dette ? Haïti a-t-elle été pillée depuis sa naissance par des puissances extérieures, par des banques étrangères et par ses propres dirigeants ? Quel est le rôle de la France dans cette histoire ?
Les intervenants :
Frantz Voltaire, historien, fondateur du Centre de documentation haïtienne (CIDIHCA)
Yanick Lahens, écrivaine, professeure au Collège de France.
Jean-Marie Theodat, géographe, professeur, Université Panthéon-Sorbonne, Université d'État d'Haïti.
Gusti-Klara Gaillard, historienne, professeure, Université d’État d’Haïti - École normale supérieure.
Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage.
Pierre-Yves Bocquet, directeur adjoint - Fondation pour la mémoire de l’esclavage.
Jean-François Brière, historien, State University of New York – Albany.
Myriam Cottias, historienne, directrice du Centre de recherches sur les esclavages, EHESS.
Mathilde Ackermann, doctorante - Université de Bielefeld, EHESS.
Malick Ghachem, historien, professeur, Massachusetts Institute of Technology (M.I.T.).
Francis Saint-Hubert, professeur de médecine - Université de la Fondation Aristide.