A Massiac, dans le Cantal, une famille est dévastée. Sylvie et Christophe sont les parents de 7 enfants. Quatre d’entre eux auraient été abusés par l’ancien prêtre de la paroisse qu’ils fréquentaient entre 2014 et 2018. Philippe Pouzet, 64 ans, a été mis en examen et placé en détention provisoire. L’ancien prêtre était devenu très proche de la famille. Sylvie la mère, le confirme: « Il venait souvent à la maison et puis les enfants avaient tendance à l’appeler tonton.» Philippe Pouzet aurait-il sévi à d’autres moments de sa carrière ? C’est ce que cherche maintenant à savoir la justice.
Jean-François, un sexagénaire, dit avoir été abusé par le père Régis Peyrard quand il était adolescent lors d’un camp de vacances. Jean-François a longtemps occulté l’agression, ce que l’on appelle l’amnésie post-traumatique. Dans cette affaire, il y a de nombreuses autres victimes présumées. Si les faits sont prescrits pour Jean-François, un autre homme a pu porter plainte à temps. Jean-François assistera à ce procès et pourra voir Régis Peyrard sur le banc des prévenus. Cela sera-t-il suffisant pour se réparer ? Jean-François estime que l’institution n’assume toujours pas ses responsabilités malgré les scandales qui se succèdent : “J’ai une haine contre l’Eglise, ce n’est plus de la colère, c’est de la haine”.
Jean-Pierre, un Vendéen de 70 ans a trouvé un exutoire dans l’écriture. Dans son livre, il raconte son histoire, celle d’un enfant envoyé à 11 ans au petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers. A cette époque, l'Eglise « recrute » massivement des enfants dans les familles pauvres de Vendée. Jean-Pierre est coupé des siens, éduqué à la dure mais ce n’est pas tout, il serait devenu une proie comme tant d’autres : « Il y a eu sûrement plus d’une centaine d’enfants abusés sur une trentaine d’années. » Le récit de Jean-Pierre a libéré la parole en Vendée. Robert, Gérard, Pierre et tant d’autres témoignent maintenant lors de conférences aux côtés de Jean-Pierre.
Olivier, 38 ans, est l'une des victimes de Pierre de Castelet. Il a 13 ans cet été 1993 quand ses parents l’envoient dans un camp organisé par le Mouvement eucharistique des jeunes dans les Pyrénées-Atlantiques. C’est là qu’il subira les attouchements de l’aumônier du camp. 25 ans après, les souvenirs sont encore vivaces : « Moi sur ce lit, j’étais sidéré, je ne pouvais plus bouger, j’étais un objet.» Après un long chemin, Olivier a fini par saisir la justice. Le prêtre est jugé aux côtés d’un évêque poursuivi pour non-dénonciation d’actes pédophiles. Cette affaire est révélatrice de la culture du silence au sein de l’Eglise.