Nicolas Heitz, 42 ans, procureur de la République, représentant du ministère de la Justice à Epinal, assure régulièrement la permanence du parquet au cours de laquelle il doit décider en quelques secondes de la suite à donner aux affaires. « C’est une soixantaine d’appels qui arrivent par jour, qui vont d’affaires sans gravité exigeant une réponse rapide, à des affaires extrêmement sérieuses, voire criminelles ». En comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, les audiences de plaider-coupables, il doit parfois traiter une trentaine de dossiers en une demi-journée. Et il les découvre souvent à la dernière minute...
Maitre Languille est une jeune avocate de 32 ans. Durant ses permanences de 24 heures comme commise d’office, elle sillonne à toute vitesse les routes des Vosges. Sa mission : voler au secours des prévenus, une mère de famille accusée de soustraction de mineur ou un sans-abri soupçonné d'un vol à l'aide d'une arme blanche. « À partir du moment où on a été appelé, on a deux heures pour se rendre en garde à vue. On appelle cela le délai de carence. Passé ce délai, les gendarmes peuvent entendre le gardé à vue, hors de la présence de l’avocat ». Même si elle bénéficie de très peu de temps pour préparer ses plaidoiries, la jeune avocate ne lâche jamais.
Claude Doyen préside les comparutions immédiates et n’a pas de temps à perdre. Cette femme de poigne ne permet pas aux prévenus de troubler les audiences. « Vous allez avoir la parole mais on va s’exprimer chacun son tour. Si on parle tous en même temps, on ne va pas se comprendre ». Son autorité et son élégance en font l’une des actrices emblématiques du Palais de Justice d'Epinal...