Le métier d'éleveur laitier est l’un des plus difficiles du monde agricole. … Revenu moyen : 750 euros, moins que le SMIC. Après 3 ans d’activité, Aude et son mari ne se versent toujours pas de salaire… Alors ils viennent de se lancer dans un pari fou : lancer leur propre marque de yaourts fermiers qu’ils comptent vendre dans les rayons des supermarchés. L’éleveuse y croit dur comme fer : “On a investi 400000 euros dans notre atelier de fabrication. Idéalement, il faut qu’on arrive en rythme de croisière à vendre plus d’un million de yaourts par an ! C’est ambitieux mais pas infaisable !”
En Vendée, Thierry crée de toutes pièces son exploitation maraîchère. Serres, irrigation, machines agricoles… Pour s’endetter le moins possible, il a décidé de fabriquer de ses mains un maximum de choses, après une formation à l’Atelier Paysan. Il a par exemple forgé sa “butteuse”, qui lui revient deux fois moins cher que dans le commerce : “Je paye en gros 2200 euros de ferraille, c’est tout ce que ça me coûte. Et puis le gros intérêt c'est que j'apprends à faire et à réparer tout seul”. Mais pour être rentable, encore faudra-t-il que les premières récoltes soient bonnes !
En Auvergne, Sophie, elle, lance son supermarché paysan avec plusieurs associés agriculteurs. Leur objectif : commercialiser eux-mêmes leur production pour augmenter leurs marges. Mais ils vont devoir apprendre le dur métier de la grande distribution. “On fait un pari énorme mais c’est du collectif ! Tout seul on va plus vite mais à plusieurs on va plus loin !”, explique Sophie.
Enfin, dans le Berry, deux céréaliers se lancent un défi improbable : cultiver la fleur emblématique de la Provence, la lavande, très loin de son berceau. Ces 2 François veulent produire de l’huile essentielle pour l’industrie du luxe, un pari risqué à 250 000 euros. “Il y a beaucoup d'excitation, beaucoup d'envie, mais on n'a jamais planté ça, nous !” expliquent-ils à l’unisson !
Au cœur de nos campagnes, rencontre avec 4 combattants de l’agriculture.