Juge, boulanger ou encore Gynécologue obstétricien, ces métiers, nous les connaissons. Mais les 3 hommes que les équipes de "Grands Reportages" ont suivis l’exercent d’une façon spéciale : ce sont des nomades.
Le Docteur Etienne Beaumont part avec des caisses de matériel pour aller soigner des femmes aux Marquises, à 1500 km de son poste à Tahiti. Le Sergent Eddy est capable de fabriquer des milliers de baguettes en une seule nuit, même en opération extérieure au fin fond du Mali, au beau milieu du désert, pour réconforter les combattants partis loin de chez eux. Yves, lui, a quitté son petit bureau feutré parisien pour l’aventure de sa vie : devenir juge de brousse, en Nouvelle Calédonie. Tous apportent le pain, le soin et le droit jusque dans les territoires les plus reculés.
Yves, magistrat à la direction centrale au ministère de la Justice, part pour devenir juge de brousse en Nouvelle-Calédonie. Outre les 18.000 km qui le séparent de Paris « Partir de l’île de France à la Normandie ça va, partir de l’île de France à la Calédonie, c’est un sacré changement », il va aussi devoir apprendre à rendre le droit coutumier. Et c’est une exception Française « C’est surprenant c’est étrange au début, mais y’a pas 2 justices, il y a 2 façons différentes, deux règles différentes à appliquer suivant les personnes, mais ça reste LA justice ».
Quant au Sergent Eddy, militaire au 14ème RISLP de Toulouse, il part pour des contrées beaucoup plus hostiles, sur un théâtre de guerre en plein cœur du Sahel. Son rôle, fabriquer des milliers de baguettes chaque nuit, pour offrir à ses frères d’armes un petit bout de France en croquant dans une tartine dès le petit déjeuner. Pour lui, « C’est une mission vraiment à part, qui nous donne que de la joie » Mais parfois, la base sur laquelle il travaille est la cible d’obus de terroristes.
C’est la dernière mission pour le Docteur Etienne Beaumont. Gynécologue obstétricien, il est arrivé à Tahiti en 1979. Il a tout de suite su qu’il voulait rester en Polynésie. Mais face à la multiplication des évacuations sanitaires, il a décidé d’organiser des missions pour que ce soit lui qui se déplace, et pas les femmes enceintes. Sur ce territoire grand comme l’Europe il part, avec son matériel, soigner les femmes, et a sauvé des vies durant toute sa carrière. « Là on va prendre l’avion pour aller à Hiva Oa où on va rester 2 jours, et ensuite on prendra le bateau pour Fatu Iva. « On peut pas laisser attendre les choses en disant dans 10 jours on reviendra. Faut anticiper, ce qui n’est jamais évident en médecine »
Trois hommes, au service des autres, qui se déplacent jusqu’au fin fond des territoires, l’itinérance est leur devoir…