Le littoral Français n’a jamais été aussi menacé. 500 communes, près de 900 kilomètres de côtes sont aujourd’hui en danger. Face au réchauffement climatique, à l’érosion, aux assauts des tempêtes ou à la sur-fréquentation, les Français que "Reportages découverte" a suivis se battent pour sauver leur bout de littoral. Un petit paradis de plus en plus menacé.
Sur une plage, à la Tranche-sur-Mer, en Vendée, Catherine et Jean-Marie, retraités, affrontent l’inexorable montée des eaux. Lors d’une nuit de tempête, 100 m² de leur jardin ont été engloutis par l’océan, laissant un gouffre béant là où trônait autrefois leur terrasse. Alors qu’une grande marée exceptionnelle approche, le couple redoute le pire. “Si rien n’est fait, c’est la catastrophe assurée”, confie Catherine, les larmes aux yeux. Des protections provisoires ont été installées en urgence mais tiendront-elles face à la prochaine tempête ? Avec ses voisins, le couple se bat pour réunir des fonds pour trouver des solutions pérennes, avec un enjeu vital : sauver leur maison.
Dans la calanque de Sormiou, près de Marseille, André, cabanonnier, voit chaque été son petit paradis transformé en enfer. Avec plus de 10 000 visiteurs par jour, la plage, autrefois paisible, est envahie par la foule et jonchée de détritus. Déterminé à imposer des limites de fréquentation dans la calanque et à préserver l’âme de Sormiou, il a décidé d’interpeller les autorités : “Tout le monde en a assez, la coupe est pleine, l’année prochaine il faut un quota”.
Au Cap Ferret, pour la première fois en France, une ville a décidé de battre en retraite face à l’océan et à ses tempêtes. Une mission confiée à Guillaume, architecte paysager : “On voit qu’on ne maîtrise rien, ce ne sont pas des choses qu’on aime trop dire, on doit s’adapter et accompagner ces dynamiques naturelles”. Cet enfant du pays est aujourd’hui à la tête d’un chantier titanesque : redessiner la plage de l’Horizon pour faire reculer le poste de secours et déplacer le petit train avant l’arrivée des premiers vacanciers pour la saison estivale.
Enfin, en Camargue, à Beauduc, Georges, “maire officieux” d’un village illégal de cabanons, mène une lutte acharnée contre l’État. Les habitants de ce petit hameau sans eau ni électricité vivent depuis des décennies dans une autonomie totale. Mais aujourd’hui, 28 cabanons sont menacés de démolition. “Ils veulent nous virer comme si nous n’avions jamais existé”, dénonce Georges. Alors que l’État prône la renaturation face à la montée des eaux, Georges et ses voisins s’accrochent à leur bout de paradis.