Gérard Miller, Denis Podalydès, acteur, metteur en scène, scénariste et écrivain français et sociétaire de la Comédie-Française et Yann Potin, Maître de conférences en Histoire, empruntent la machine à remonter le temps. Ils se transportent jusqu’en novembre 1943.
Le 27 novembre 1943, la Comédie-Française ouvre ses portes pour la première représentation du ‘Soulier de satin’ de Paul Claudel. Au cœur du Paris occupé, sous l’autorité de Vichy, la Comédie-Française assure le rayonnement du patrimoine littéraire français. Malgré les alertes, le froid, le prix des places et le couvre-feu, les Parisiens se bousculent rue de Richelieu.
Bien que la présence de grands acteurs, comme celle de Marie Bell, est très appréciée ; elle sera d’ailleurs décorée de la Légion d’honneur par le général de Gaulle pour son rôle dans la Résistance ; la question se pose : doit-on être choqué par cette vie culturelle qui semble mettre en parenthèse l’abomination ? A la même période débutait la Saint-Barthélemy grenobloise, une série d'assassinats et d'arrestations des principaux responsables de la résistance grenobloise à l'occupation allemande, qui a eu lieu entre les 25 et 30 novembre 1943.
Sociétaire de la Comédie-Française depuis une vingtaine d'années, Denis Podalydès a choisi de remonter le temps jusqu’à cette époque noire, où de grandes œuvres ont été jouées alors même que d’immenses crimes étaient commis. Théâtre et occupation, mais certains disent à l'occasion : théâtre et résistance. ‘Les salles étaient pleines, expliquait ainsi Michel Bouquet. Mais c'était le seul recours pour trouver un peu d'espoir et, surtout, pour entendre la langue française’.