17:30 L'invité de "C dans l'air"
Caroline Roux reçoit chaque jour en direct une personnalité qui fait l'actualité. Hommes et femmes politiques, écrivains, philosophes, scientifiques ou l'économistes : 10 minutes de dialogue pour donner un éclairage en prise directe avec l'information du jour.
Ce mardi 13 juin 2023, Caroline Roux recevra Jean-François Lhuillier, ancien agent de la DGSE, auteur de L’Homme de Tripoli - mémoires d’un agent secret.
Ce témoignage livre l’expérience vécue d’un agent de la DGSE dans la capitale libyenne entre 2009 et 2012, au moment de la chute du régime du colonel Kadhafi.
L’auteur revient, plus de dix années après, sur une séquence marquée par l’intervention de la France et de ses alliés et la fracture interne au sein de la population libyenne. Un témoignage relatant la vie d’un agent secret aux travers de ses missions sur le terrain et de ses dialogues avec les hommes forts du régime agonisant de Mouammar Kadhafi.
L’auteur est un observateur de premier plan de la situation traversé par la Libye durant ces trois années. Depuis l’évacuation de Tripoli, le 26 février 2011, et l’adoption par l’ONU de la résolution 1970 exhortant les autorités libyennes à arrêter leurs violences contre les civils, Jean-François Lhuillier a vécu les événements essentiels permettant de comprendre comment la Libye de Kadhafi est tombée dans les tourmentes révolutionnaires jusqu’à la mort de son chef d’Etat, le 20 octobre 2011. Ce livre permet d’aborder cet "événement historique" en évoquant comment les pays occidentaux (France, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Allemagne…) eurent recours au droit d’ingérence pour intervenir en Libye et comment les hauts-responsables de l’Etat libyen se sont divisés sur l’avenir de leur pays, sous l'œil des services de renseignements français.
L’auteur reviendra les éléments permettant de comprendre comment la faillite de l’Etat libyen a conduit le pays dans la situation dans laquelle il évolue de nos jours. Une évolution d’un pays décrite comme "cataclysmique" avec l’apparition de groupuscules islamistes et de forces d’influences étrangères russes ou encore turques.
17:45 "C dans l'air"
Caroline Roux décryptera en direct l'actualité en compagnie de quatre experts. En fin d'émission, ils répondent aux questions des téléspectateurs.
Les invités :
Général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU.
Daphné Benoit, correspondante Défense à l'AFP, ancienne correspondante au Pentagone.
Melissa Bell, journaliste spécialiste des relations internationales, correspondante à Paris pour CNN.
Dimitri Minic, chercheur au Centre Russie / Eurasie de l'Ifri.
Le thème de l'émission : La percée ukrainienne, la propagande russe
L’heure de la contre-offensive a bien sonné. Annoncée depuis des mois, démentie la semaine dernière, la contre-attaque ukrainienne pour reprendre les territoires occupés par la Russie a été confirmée par Volodymyr Zelensky. Selon le président ukrainien, "les combats sont difficiles, mais nous progressons, et c’est très important", a-t-il déclaré dans son adresse quotidienne lundi soir. « La météo n’est pas favorable - la pluie rend notre tâche plus difficile - mais la force de nos soldats donne de bons résultats", a-t-il ajouté, en saluant le retour du drapeau ukrainien dans des "territoires nouvellement libérés".
Le gouvernement ukrainien a affirmé avoir "libéré" depuis ce week-end sept villages dans le sud et l’est du pays. La vice-ministre de la Défense a précisé que les villages de Lobkovo, Levadne et Novodarivka, près de Zaporojie, avaient été repris, ainsi que le village de Storozheve, dans le sud de la région de Donetsk. "La superficie du territoire repassé sous notre contrôle s’élève à 90 kilomètres carrés", a assuré Ganna Malyar. Un peu plus tôt l’armée ukrainienne a également indiqué avoir progressé dans la région de Bakhmout, sans en dire plus.
Car les autorités ont demandé depuis plusieurs jours le silence. La consigne a été donnée aux soldats ukrainiens mais aussi à l’ensemble de la population notamment aux civils à proximité de la ligne de front. Des vidéos ont été publiées sur Internet montrant des soldats en uniforme faire « chut » en mettant leur index sur la bouche. Un appel au silence suivi par les Ukrainiens pour éviter que les informations sur la stratégie militaire mise en œuvre ou sur les positions des troupes ukrainiennes fuitent et profitent à la Russie. De fait, les soldats ukrainiens mènent leur opération de reconquête dans la discrétion et parfois de nuit pour percer les défenses russes. Moscou, en effet, a mis en place ces derniers mois d’importantes fortifications pour empêcher leur progression : fossé antichar, "dents de dragon", tranchées, champs de mines… sans parler de la multiplication des inondations dans le sud du pays depuis la destruction de la centrale hydroélectrique de Kakhovka lundi dernier.
Du côté russe, à l’inverse, Moscou évoque une opération en échec jusqu’à présent et affirme avoir capturé pour la première fois sur le front des chars de fabrication allemande Leopard ainsi que des blindés de fabrication américaine Bradley, fournis à Kiev par les Occidentaux pour sa contre-offensive. "Maintenant, ce sont nos trophées", a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram, accompagnant son message d'une vidéo filmée au téléphone montrant plusieurs véhicules militaires endommagés. Samedi il avait déjà relayé une vidéo où l’on peut voir une colonne de chars et de véhicules blindés de fabrication occidentale détruits, certaines carcasses fumant encore, dans le sud de la région de Donetsk. Les blogueurs pro-guerre russes étaient depuis euphoriques et proposaient de déposer les carcasses devant les ambassades à Moscou de leurs pays d’origine. La propagande russe espère ainsi décourager les soutiens de l’Ukraine, mais pas seulement. Selon le Quai d'Orsay, de fausses pages Internet usurpant l’identité de plusieurs médias ont notamment été créées pour publier de faux articles hostiles à l’Ukraine. Le ministère des Affaires étrangères a également affirmé avoir déjoué une tentative d’usurpation d’identité sur son site internet.
Mais que sait-on de la contre-offensive ukrainienne et de l’opération d'ingérence numérique menée par la Russie en France ? Comment le peuple russe perçoit-il la guerre en Ukraine ces derniers jours ? Comment les Russes s’informent-ils dans ce pays où les médias sont extrêmement contrôlés par le pouvoir ? Quelles voix reste-t-il encore en Russie pour s’opposer à Vladimir Poutine ? Fin avril deux des dernières grandes figures de l’opposition encore présentes dans le pays, Illia Iachine et Vladimir Kara-Mourza, ont été condamnées à huit ans et demi et 25 ans de prison. Les deux hommes ont rejoint derrière les barreaux Alexeï Navalny et les 527 personnes incarcérées depuis février 2022 pour s’être opposées à la guerre, selon l'ONG OVD-Info. Et le chambre basse du Parlement russe, la Douma vient d’adopter une série d’amendements durcissant encore les peines encourues par quiconque oserait critiquer le pouvoir, en instaurant notamment la perpétuité pour "haute trahison".
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