Le 15 mai 2008 s’ouvre le procès de Lassana Coulibaly. Les faits ayant entraîné sa mise en cause sont d’une violence indicible. Devant la cour d’assise du Puy-de-Dôme, l’homme d’une vingtaine d’années comparaît pour viols et actes de torture. Pour en arriver à cette journée décisive, où le récidiviste fait enfin face à ses douze victimes, les policiers auront dû remuer ciel et terre.
Le criminel a semé la terreur aux quatre coins de la France, de Clermont-Ferrand à Aulnay-sous-Bois, en passant, entre autres, par Montpellier. Derrière lui, il a laissé des victimes terrorisées, prises au piège en vertu d’un mode opératoire toujours identique. D’une agilité féline, Lassana Coulibaly se déplace sur les toits des immeubles avec une habileté déconcertante. Sa souplesse exceptionnelle lui permet de pénétrer chez ses victimes par la fenêtre.
Le 20 juin 2013, à Clermont-Ferrand, vers 5h30 du matin, Mathilde est brusquement réveillée par un bruit émanant de sa fenêtre entrouverte. En écartant l’entrebâillement du rideau, la jeune femme de 26 ans se retrouve nez à nez avec un inconnu. À l’instant même, elle est projetée sur son lit, puis ligotée. Après lui avoir enfoncé un torchon dans la bouche, son bourreau abuse d’elle à plusieurs reprises. Chose intrigante, il porte des chaussettes aux mains. Détail plus troublant encore, il s’endort tranquillement à côté de sa victime après ses méfaits. Peu de temps après, Jeanne, qui habite aussi Clermont-Ferrand, subit le même calvaire, après avoir été bâillonnée avec une… chaussette. Les analyses ADN permettent de lier les deux cas et d’établir que l'auteur des faits a de surcroît déjà sévi dans une affaire identique à Montpellier. Pour les policiers, nul doute n’est possible : il s’agit bel et bien d’un violeur en série.
Pourtant, même avec une empreinte ADN connue des autorités, le « violeur aux chaussettes » comme on le surnomme désormais, semble insaisissable. Un portrait-robot est réalisé mais n’aboutit qu’à des arrestations d’innocents. Comme lorsqu’une policière croit à tort reconnaître le visage du coupable dans un TGV. L’individu est finalement relâché après une comparaison ADN non concluante.
De son côté, le juge d’instruction se refuse à diffuser à la presse le portrait-robot du suspect pour ne pas alimenter la panique. Même si les médias finissent par révéler l’affaire au grand jour... Pendant ce temps, la série noire se poursuit : Aulnay-sous-Bois, Paris… Le violeur frappe à tout-va et parvient à se jouer des forces de police de tout le pays pendant trois ans, avant d’être interpellé suite à un banal cambriolage. Ironie du sort, il laissera dans son sillage une paire de chaussettes en tentant d’échapper aux policiers.