17:30 L'invité de "C dans l'air"
Axel de Tarlé reçoit chaque vendredi et samedi en direct une personnalité qui fait l'actualité. Hommes et femmes politiques, écrivains, philosophes, scientifiques ou économistes : 10 minutes de dialogue pour donner un éclairage en prise directe avec l'information du jour.
Ce vendredi 20 juin 2025, Axel de Tarlé recevra Mireille Weinberg, rédactrice en chef adjointe du magazine Capital, spécialiste des placements.
Le taux d'épargne en France n'a jamais été aussi élevé depuis la fin des années 70. Parmi les épargnants, il y a une partie de la population qui met beaucoup d'argent de côté : les retraités. Le taux d'épargne des revenus en moyenne atteint 18,8%, c'est inédit depuis 45 ans. Si on met de côté la période Covid et qu'on regarde les chiffres plus précisément, on s'aperçoit que le taux d'épargne chez les plus de 70 ans monte à 25%. Les deux tiers de l'argent qui a été mis de côté ces derniers mois est parti gonfler les comptes d'épargne des retraités. Comment l'expliquer ? Le pouvoir d'achat des retraités s'est amélioré deux fois plus vite que celui des salariés. Les retraites étant indexées sur l'inflation, on a dépassé les 6% d'augmentation en 2024. En revanche, les salaires, eux, n'ont progressé que de 3%. Aujourd'hui, l'inflation se stabilise, donc il y a bien un gain de pouvoir d'achat et il est beaucoup plus important pour les retraités.
En matière de consommation et de croissance, les conséquences sont importantes, car les retraités consomment moins que les familles qui travaillent. Et ils épargnent par sécurité, en raison de l'incertitude géopolitique, mais aussi pour assurer l'avenir de leurs enfants, en transmettant un héritage. Autre fait d'importance : l'envie de ne pas faire peser trop fort la maison de retraite pour ne pas peser sur leurs enfants. La croissance en France reposant beaucoup sur la consommation, le taux d'épargne explique en partie le fait que l'économie française patine, avec une prévision de croissance de 0,7% en 2025 selon l'Insee.
Mireille Weinberg, rédactrice en chef adjointe du magazine Capital, spécialiste des placements, nous expliquera pourquoi les Français, et en particulier les retraités, ont en ce moment une préférence pour les placements sûrs, et s'ils ont raison d'adopter cette attitude.
17:45 "C dans l'air"
Axel de Tarlé décryptera en direct l'actualité en compagnie de quatre experts. En fin d'émission, ils répondent aux questions des téléspectateurs.
Les experts invités :
Vincent Hugeux, journaliste indépendant, essayiste, spécialiste des enjeux internationaux.
Patricia Allémonière, grand reporter, spécialiste des questions internationales.
Agnès Levallois, spécialiste du Moyen-Orient, vice-présidente de l’IREMMO (Institut de Recherche et d’Études Méditerranée Moyen-Orient)
Michel Goya, historien militaire, ancien officier des troupes de marine.
Le thème de l'émission :
Israël - Iran : l'ayatollah Khameneï peut-il tomber ?
Jusqu'où ira Israël ? Dans la nuit de jeudi à vendredi, près de 50 avions de combat israélien ont frappé "des sites industriels de production de composants de missiles" ainsi que "des cibles du programme d’armement nucléaire" iranien. Les appels du président de la République islamique à un "arrêt inconditionnel de l’agression" n'y font rien. Quant à Donald Trump, dont les déclarations sont scrutées de près, il prendra une décision "au cours des deux prochaines semaines" sur une possible intervention américaine. Pendant ce temps, les Européens peinent à faire entendre leur voix dans ce conflit. Les ministres des affaires étrangères britannique, allemand, français et iranien se rencontrent justement aujourd'hui à Genève en présence de la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas. Ils "rencontreront leur homologue iranien (…) afin d’appeler au retour à la voie diplomatique et de poursuivre les négociations sur le programme nucléaire iranien", a déclaré le ministère des affaires étrangères français.
En France, la diaspora iranienne se mobilise pour son pays mais reste divisée. Hier, à l’appel de plusieurs associations de défense des droits humains en Iran, des dizaines de personnes se sont rassemblées à Paris avec comme mot d'ordre "Non à Khameneï et non à Netanyahu". Ces opposants au régime des mollahs dénoncent l'agression israélienne qui a déjà fait plus de 224 morts et des centaines de blessés parmi les civils, depuis vendredi dernier. Selon eux, au-delà du droit international bafoué par Israël, l'assassinat du dirigeant Ali Khameneï ne résoudrait rien. Emmanuel Macron semble se ranger de leur avis : "Vouloir changer le régime iranien par la force, ce serait une erreur stratégique", expliquait-il en début de semaine depuis le G7. Mais d'autres militants franco-iraniens estiment au contraire que l'intervention israélienne est salutaire. "On espère que ça va aller au bout. Sans l'attaque israélienne, jamais ces criminels de mollahs ne seraient partis", estime par exemple le boxeur franco-iranien Mahyar Monshipour.
Pendant que le Moyen-Orient se déchire sur le sort des Iraniens, c'est celui des Gazaouis qui semble éclipsé. La reconnaissance d'un État palestinien, qui devait être discutée mercredi à l'Assemblée générale de l'ONU, à New York, a été reportée sine die à la suite de l'assaut d'Israël en Iran. À Gaza, la violence de l'armée israélienne ne fait qu'augmenter depuis la reprise de l'offensive en mars dernier. Hier, un bombardement sur des civils venus chercher de l'aide humanitaire a fait plusieurs dizaines de morts. Cette attaque, sur des civils en situation de famine, n'est pas un fait isolé. Près de 400 Gazaouis ont été tués et plus de 3 000 autres blessés en tentant d’atteindre les points de distribution d’aide à Gaza, selon le dernier bilan du ministère de la santé du Hamas. Pour le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, "les Palestiniens sont placés devant le plus sinistre des choix : mourir de faim ou risquer d’être tués en essayant d’accéder à la maigre nourriture mise à disposition par le mécanisme d’assistance humanitaire militarisé d’Israël". L'ONU estime d'ailleurs que ces attaques ciblées pourraient constituer des crimes de guerre.
L'attaque israélienne en Iran pourrait-elle provoquer la chute d'Ali Khameneï ? En quoi les Iraniens sont-ils tiraillés entre leur patriotisme et leur rejet du régime islamique ? Et comment la guerre entre Israël et l'Iran a-t-elle éclipsé la situation mortifère à Gaza ?
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