L'histoire en quelques lignes...
À 30 ans, Anaïs, éternelle adolescente, vit au gré de ses envies. Esquivant toute responsabilité, elle néglige sa thèse sur l’écriture de la passion au XVIIe siècle, accumule les impayés de loyer et souffle le chaud et le froid avec son petit ami.
Un soir, lors d’un anniversaire, elle fait la connaissance de Daniel, un éditeur sexagénaire avec lequel elle entame une liaison. Rapidement lassée par son amant, la jeune femme s’intéresse bientôt à son épouse, Émilie, romancière dont elle dévore les livres et les interviews en ligne. Sur un coup de tête, Anaïs décide de s’inviter au colloque breton auquel Émilie doit participer…
Rafraîchissante modernité
Mue par son impérieux désir, la trentenaire n’aura de cesse de tourbillonner autour de l’objet de ses pensées, jusqu’à leur sublime étreinte sur une plage déserte. Des rues germanopratines à la verte côte bretonne, le marivaudage cède ainsi la place à un romantisme délicat, infusé de mélancolie, à mesure que la quête amoureuse et identitaire de l’héroïne se déploie.
Avec ce premier long métrage formidable, sous l’influence croisée d’Éric Rohmer et Emmanuel Mouret, Charline Bourgeois-Tacquet (Pauline asservie) insuffle au classique triangle amoureux une modernité rafraîchissante.
Face à Valeria Bruni Tedeschi, tout en sensualité tranquille, Anaïs Demoustier laisse libre cours à sa fantaisie virevoltante et à sa profondeur dans l’incarnation de cette jeune femme aussi agaçante qu’attachante, qui parle vite et court beaucoup pour mieux fuir sa "peur du malheur".