L'histoire en quelques lignes...
Philip, écrivain américain basé à Londres, reçoit régulièrement sa maîtresse dans son bureau, pour de longues discussions – entrecoupées d'ébats – où se mêlent, fidèles à ses obsessions, le désir, la mort et la judéité.
Il s'entretient également avec d'anciennes amantes, un ami réalisateur, son épouse, qui a découvert un carnet où sont retranscrites (ou inventées ?) ces conversations, et s'invente même un procès pour "sexisme, misogynie, insulte envers les femmes, diffamation et séduction cruelle".
Sobriété et extravagances
Divisé en chapitres ("Automne", "Prague", "Rosalie", "La grâce du gouverneur"…), le film d'Arnaud Desplechin s'amuse dans sa forme de l'exercice d'adaptation du roman, supprimant parfois totalement les décors, glissant des apartés avec le public face à la caméra ou basculant subitement dans le film de prétoire…
Tout en sobriété mais sans manquer d'extravagance, la forme théâtralisée, qui s'est imposée d'elle-même lors de la réécriture avec la coscénariste Julie Peyr pendant la période des confinements, rend un bel hommage aux conversations fantasmées du livre de Philip Roth.
Le naturel du duo amoureux de Léa Seydoux, brûlante et ravagée par le doute, et Bruno Podalydès, magnétique, achève de transformer ce "petit film" (les "films à un million", selon la formule du producteur de Tromperie Pascal Caucheteux, qui allient un tournage rapide à un casting resserré) en une belle réussite.