L'histoire en quelques lignes...
Dans la Provence d’après-guerre, la jeune Gabrielle rêve de connaître la passion amoureuse et charnelle, des aspirations qui dérangent à la veille de la révolution sexuelle.
La croyant folle, ses parents l’unissent contre son gré à José, l’un de leurs ouvriers agricoles, qu’ils chargent de transformer leur fille en femme respectable. Mais à la faveur d’une cure thermale pour soigner ses calculs rénaux, son “mal de pierres”, Gabrielle rencontre un lieutenant blessé dont elle s’éprend.
Des années plus tard, cette relation interdite la laisse en proie au doute : cet amour était-il réel ou fantasmé ?
Douloureuse libération
Après Un week-end sur deux ou Place Vendôme, Nicole Garcia porte à nouveau à l’écran l’histoire d’une femme combative dévorée par la sensualité qui cherche à s’émanciper. Parce que ses proches ne comprennent pas son puissant désir charnel, l’insoumise Gabrielle est rejetée avant d’être privée de sa liberté par un mariage forcé. “À chaque fois que tu viens ici, il pleut”, lance-t-elle à son mari, José, qui lui rend visite à la cure thermale.
Avec justesse, Marion Cotillard oscille entre l’énergie mordante et la tendresse qui envahit peu à peu la jeune femme lors de sa rencontre avec André (Louis Garrel).
Plus romanesque, la deuxième partie du film est bercée par la barcarolle Juin de Tchaïkovski, que Louis Garrel interprète au piano, alors que le récurrent “mal de pierres” de l’héroïne structure le récit, revenant au travers de ses crises épisodiques lors de moments émotionnellement forts et angoissants : un rendez-vous chez un psychologue, son mariage, la découverte de la maison que lui construit son mari…
Entre soif de vivre et douloureux questionnements, Gabrielle tourne ses espoirs vers Dieu au travers d’un crucifix, devenu objet fétiche.
Porté par un duo d’acteurs au sommet, un drame à la vibrante sensibilité.