Quel rapport les Allemands entretiennent-ils exactement avec la forêt ?
Si l’on explore avec attention l’histoire culturelle allemande, on y mesure facilement l’influence des bois. Un phénomène qui aurait pris racine lors de la bataille de Teutobourg, quand une alliance de tribus germaniques a vaincu les Romains dans la forêt homonyme. Puis, à l’époque romantique, la sylve s’est muée en un lieu de nostalgie largement peint, décrit en rimes ou même chanté – tout en accédant au statut de symbole de la souveraineté nationale. Les nazis, eux, n’ont pas hésité à l’instrumentaliser, tandis que le cinéma d’après-guerre, dont notamment la série Heimat (1984), en ont fait l’image rêvée d’un monde idéal.
De Dominik Eulberg, garde-forestier le jour et DJ la nuit, à la jeune influenceuse sylvestre Fee Brouwers en passant par le prince Stephan de Lippe, éminent propriétaire forestier, aperçu plein de surprises du rôle central occupé par la forêt dans l’imaginaire collectif allemand.