Ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre, l'immense laverie en libre-service de Berwyn est une institution pour tout un quartier. Depuis deux décennies, Tom Benson fait tourner en famille ce commerce prospère de 300 machines à la propreté méticuleuse.
Employeur d'une vingtaine de salariés, principalement des femmes originaires du Mexique entrées illégalement aux États-Unis à l'adolescence, il n'est jamais à court d'une idée marketing pour regonfler les caisses. La fréquentation fléchit le mercredi soir ? Qu'à cela ne tienne, il organise une distribution gratuite de parts de pizzas entre sèche-linge et lessiveuses. Une aubaine pour les clients des environs, au budget restreint, qui viennent se rassasier à bon compte en même temps qu'ils lavent leur linge.
Philanthrope à ses heures, Tom sait sortir son carnet de chèque quand il s'agit d'apporter son obole généreuse au financement de la scolarité de lycéens méritants… Mais Benson est d’abord un patron à l’ancienne, obnubilé par les bénéfices, quel que soit le prix à payer pour son personnel ou sa clientèle.
Avenir meilleur
Lieu de vie, d'échange et de partage, la laverie automatique de 1 300 mètres carrés tenue par Tom Benson et son fils constitue un microcosme qui condense le meilleur et le plus âpre de ce que l'Amérique a à offrir.
Au-delà de la figure de son patron, self-made-man issu du monde ouvrier, promu notable de Berwyn, la réalisatrice Auberi Edler s'immerge auprès de ses clients modestes et surtout de ses employées, en majorité d'origine hispanique. Payées au salaire minimum et postées en trois-huit, ces dernières ne ménagent pas leurs efforts. Si certaines, lucides, se désolent de n'avoir jamais touché leur part du rêve américain, d'autres s'accrochent encore à la promesse d'un avenir meilleur pour leurs enfants.