Les soignants ne sont pas grévistes, mais pour combien de temps ? Arthur est infirmier aux Urgences de Nîmes depuis deux ans. Cette semaine, aux soins intensifs, il va être une nouvelle fois confronté au manque de moyens. Notamment ce soir où il va devoir gérer dans la même salle deux hommes qui ont tenté de s’entretuer. Arthur va tout faire pour éviter qu’ils ne se recroisent. « C’est pas des conditions acceptables. Je suis là pour soigner. Pas pour autre chose. ».
Sa collègue, Othilia, s’est engagée dans le mouvement de protestation. Elle enchaine les gardes de 12 heures sur un rythme effréné : « C’est complètement de l’abattage, on n’a pas toujours le temps de comprendre complètement ce qu’il se passe. Je ne peux pas rester sans rien faire. ». En moyenne, un infirmier des urgences demande sa mutation au bout de 4 ans.
C’est le cas de Lisa. Elle quitte le service après 6 ans. C’est sa dernière semaine. Elle n’en peut plus des gardes de nuit. Mais l’arrivée d’une jeune accidentée de la route va ébranler l’infirmière pourtant expérimentée… « J’ai un défaut : je suis maman… J’essaie de ne pas me projeter. Mais quand je vois les parents arriver c’est vraiment dur. ».
Aux Urgences de Nîmes, un quart des malades sont des enfants. Philippe Fournier est médecin chef des Urgences pédiatriques. Chaque jour, il est confronté à l’enchainement sans transition de petits bobos, de graves maladies ou d’intoxications dont il faut déterminer en urgence la nature : « la seule manière de na pas faire de bêtise c’est de garder la tête froide ».