"Reportages découverte" : Disparues de l’Yonne, autopsie d’un scandale, dimanche 28 juillet 2024 sur TF1

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL vendredi 26 juillet 2024 1212
"Reportages découverte" : Disparues de l’Yonne, autopsie d’un scandale, dimanche 28 juillet 2024 sur TF1

Dimanche 28 juillet 2024 à partir de 13:40 sur TF1, Audrey Crespo-Mara vous proposera voir ou de revoir dans "Reportages découverte" les trois épisodes de la série « Disparues de l’Yonne, autopsie d’un scandale » réalisé par Michelle Fines et Daniele Vella.

On l’appelle « l’affaire des disparues de l’Yonne » ou « l’affaire Emile Louis ». C’est l’une des plus grandes affaires judiciaires que la France ait connues. Une saga avec de multiples rebondissements à laquelle “Reportages découverte” consacre trois épisodes.

Grace à des interviews exclusives, des archives et des reconstitutions, les équipes de “Reportages découverte” ont pu reconstituer ce fait divers hors du commun et en relever de nombreuses zones d’ombres.

Épisode 1 Les oubliées de la DDASS

Le premier épisode de la série revient sur l’un des moments les plus méconnus de cette affaire : la première enquête sur Émile Louis en 1981. En travaillant sur la découverte d’un cadavre de femme en juillet 1981, un gendarme de la brigade de recherches d’Auxerre, Christian Jambert se rend compte que plusieurs jeunes filles ont disparu vers la fin des années 70. Toutes ont deux points communs : ce sont des filles de la Ddass qui fréquentent la même école pour enfants handicapés ; le dernier à les avoirs vues est un chauffeur de bus des environs d’Auxerre, Émile Louis.

L’affaire des disparues nous plonge dans l’univers des enfants de la Ddass, nombreux dans ce département où ils apportent un complément de revenu aux familles de nourrices. Émile Louis connaît le système et va profiter de ces proies faciles.

Jean Pierre et Alain Weis, frères de Jacqueline, l’une des victimes d’Émile Louis, ont été abandonnés par leurs parents et recueillis dans la famille d’Émile Louis dont la femme était nourrice. Leurs témoignages exceptionnels nous permettent de reconstituer le quotidien du tueur en série. « Il était très gentil très avenant avec ma sœur Jacqueline, raconte son frère Jean Pierre. Il l'appelait Kikine.. Il lui faisait des bisous, il la prenait dans ses bras. Pour moi ça ne prêtait pas à confusion…Je ne me suis rendu compte de rien… » Jacqueline disparaîtra en 1977 après qu’Émile Louis l’a emmenée à la gare.

Grâce à Gisèle Tekler, pensionnaire d’un foyer pour enfants de la Ddass cet épisode décortique le système de prédation d’Émile Louis. Il sait endormir la méfiance, rassurer, et faire tomber des jeunes filles fragiles, ses « chouchoutes » dans ses filets ». « Avec son bus, il représentait pour nous la sortie du foyer, le seul moment de liberté », raconte Gisèle Tekler. Pour ces jeunes femmes sans famille, Émile Louis est un peu le père de substitution. Un homme au-dessus de tout soupçon : « Il était très affable dans son costume de chauffeur de bus. », raconte Jean Marie Petitcollot, son voisin. « Il nous disait bonjour, faisait quelques courbettes. En plus, il était conseiller municipal sur la liste du maire ».

À l’époque, personne ne se soucie des filles de la Ddass. Lorsqu’elles disparaissent, il n’y a pas d’enquête. Jusqu’en 1981, avec les investigations du gendarme Jambert. Grâce au témoignage du gendarme Patrice Urbin, qui a travaillé sous les ordres de Christian Jambert, cet épisode reconstitue les dessous de cette enquête incroyable, à une époque où l’ADN n’existe pas encore.

Les gendarmes accumulent preuves et témoignages mais malgré les forts soupçons qui pèsent sur lui Émile Louis réussit à faire diversion. L’affaire des disparues de l’Yonne est officiellement enterrée par la justice en 1984. Il faudra attendre 12 ans pour qu’elle ressorte grâce à une émission de télévision.

Épisode 2 Le combat d'un lanceur d'alerte

Ce deuxième volet raconte un étonnant jeu du chat et de la souris, grandeur nature, entre un tueur en série et ceux qui le poursuivent.

En 1997 l’enquête sur Émile Louis, enterrée par le Parquet d’Auxerre treize ans plus tôt, repart, grâce aux efforts conjugués d’un lanceur d’alerte et de l’émission Perdu de Vue sur TF1.

Le programme réussit à retrouver la trace de Christian Jambert, le gendarme qui avait soupçonné Émile Louis, le chauffeur de bus, d’être à l’origine de la disparition de plusieurs jeunes filles en 1981. Pour la première et seule fois de sa vie, il parle publiquement.

À l’autre bout de la France, un homme écoute attentivement l’interview de Christian Jambert et les révélations de « Perdu de Vue » : Émile Louis en personne, qui coule une retraite paisible dans le sud de la France. Des journalistes le contactent et il leur répond tranquillement pour clamer son innocence.

Émile Louis sera le seul tueur en série français à donner des interviews télévisées…car il se croit invincible.

La justice a ouvert une nouvelle enquête mais elle bute sur un problème de taille : 25 ans après les meurtres des disparues les faits sont prescrits. En théorie, Émile Louis ne peut plus être poursuivi.

Pierre Monnoir, le lanceur d’alerte, a fait de cette affaire le combat de sa vie : « Plein de gens ont été contre moi. On a essayé de me faire passer pour un parano, pour un simple d'esprit, un fêlé, ... Des disparitions, c'est pas possible, ça n’existe pas dans l'Yonne, c'est pas vrai… »

Le premier à le croire est un journaliste débutant, Stéphane Munka. En suivant les indications de Pierre Monnoir il découvre « une affaire complètement dingue », et parvient avec beaucoup de difficultés à retrouver la trace du premier enquêteur, le gendarme Christian Jambert : « Jambert se rend bien compte qu’Émile Louis est partout, dès le début, il y a ce qu'on appelle un faisceau de présomptions, un truc énorme ». Corinne Herrmann, qui n’est pas encore à l’époque la célèbre avocate spécialiste des tueurs en série mais une simple juriste dans le cabinet qui représente les familles de disparues, rencontrera une fois Jambert : « Il me dit petite, lâche rien, c’est lui, il n’y a pas de souci. Il faut aller plus loin. C’est lui, il n’y a pas de doute. »

L’émission « Perdu de Vue » oblige la justice à aller plus loin et à ouvrir une enquête. Elle sera confiée notamment à Éric Barou, gendarme à la Section de recherches de Paris : « On s’est donné à fond. Avec Émile Louis c’était une partie d’échecs. J’avançais un pion et il m’avançait un autre pion, mais je l’ai mis échec et mat quand même… »

Épisode 3 Piège pour un tueur en série

Le gendarme de la section de recherches de Paris Éric Barou, est le « tombeur » d’Émile Louis, celui qui l’a piégé « On n’était pas copains, mais presque. Je l’ai emmené tout doucement où je voulais aller. Je lui ai dit : « si la prescription est reconnue, on vous ramènera chez vous ». Donc je pense qu'il avait une certaine confiance en moi. »

Viviane Jousselin, la greffière du juge d’instruction Benoît Levandowsky, se souviendra toute sa vie du jour où le tueur en série a compris que le piège s’était refermé sur lui : « Monsieur Louis s'est rebiffé tout de suite en disant mais comment ? Mais non, mais moi je veux rentrer chez moi. Il n'y a aucune raison que je reste là. De toute façon, c'est prescrit. M. Louis a pris ce jour-là une bonne leçon de droit et il n'a pas dû l'oublier. »

Émile Louis a perdu la partie, il sera jugé, 30 ans après ses crimes, par la cour d’assises d’Auxerre, en novembre 2004.

Alain Thuault est l’un des avocats qui a la difficile tâche de le défendre : « Pour moi, ça a été un procès hors normes. Je n'avais jamais vécu ça. C'est difficile de faire admettre par le peuple français qu'on puisse défendre un coupable. On nous disait : vous devriez le faire avouer. Mais de quel droit ? »

Comme toutes les familles de victimes, Jean Pierre Weis le frère de Jacqueline, n’attend que cela  :« Au moins qu'il parte avec honneur et qu'il dise aux familles des victimes : « Oui, c'est moi. »

Pour la première fois, Cathy Marlot, belle-sœur de Christine, l’une des disparues, va l’avoir face à elle : « Émile Louis était droit. Il n'a pas eu peur de nous regarder, nous on baissait les yeux. A un moment donné, je me suis dit moi aussi, je vais le regarder. C'était comme un défi quelque part. »

L’insupportable confrontation du tueur face aux familles durera trois semaines, jusqu’au verdict. Pour Jean Pierre Weis, « Une délivrance. On peut enfin reposer plus tranquillement, pas seulement moi, mais toutes ces jeunes filles ».

Dernière modification le vendredi, 26 juillet 2024 10:40
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