17:30 L'invité de "C dans l'air"
Caroline Roux reçoit chaque jour en direct une personnalité qui fait l'actualité. Hommes et femmes politiques, écrivains, philosophes, scientifiques ou l'économistes : 10 minutes de dialogue pour donner un éclairage en prise directe avec l'information du jour.
Ce mardi 20 juin 2023, Caroline Roux recevra Christian Estrosi, maire de Nice et vice-président de Horizons.
Lundi 19 juin, en fin d’après-midi, une femme âgée et sa petite-fille ont été violemment agressées à Bordeaux. L’auteur des faits est "défavorablement connu des services de police", avec plusieurs antécédents judiciaires.
Cette agression témoigne de la hausse des actes de violence dans la société française, mais touche également les élus locaux, à l’image de la démission du conseil municipal de la ville de Lauris (Vaucluse) suite à l’agression d’un adjoint. Également président du mouvement la France Audacieuse qui réunit les élus de terrains, Christian Estrosi reviendra sur les collectivités locales faisant face à la hausse de la violence.
Cette violence se retrouve dans l’actualité avec la récente décision gouvernementale de dissoudre les Soulèvements de la Terre, organisation écologiste opposée au projet de la ligne TGV Lyon-Turin.
Dans le même temps, les élus locaux contestent de plus en plus certaines politiques impactant leur territoire, à l’image du rapport préconisant la mise en place de zones à faibles émissions dans les quarante-trois plus grandes villes de France. Cette récente mesure suscite l’opposition venant de plusieurs mairies, dont celle de Nice qui a annoncé qu’elle ne contrôlerait pas les véhicules non autorisés ou sans vignette "Crit’Air".
Parmi les nombreux enjeux auxquels sont confrontés les élus, la question du manque d'eau fait l’objet d’un retour régulier, notamment en raison des récents épisodes de sécheresses. Le département des Alpes-Maritimes et Christian Estrosi sont à l’origine d’une politique de planification de l’eau, destinée à économiser l’eau potable ainsi qu’à la réutilisation des eaux usées.
17:45 "C dans l'air"
Caroline Roux décryptera en direct l'actualité en compagnie de quatre experts. En fin d'émission, ils répondent aux questions des téléspectateurs.
Les invités :
Marc Lomazzi, journaliste, auteur de Ultra ecologicus.
Corinne Lepage, avocate en droit de l’environnement, ancienne ministre de l’Environnement.
Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique à France Télévisions.
Soazig Quemener, rédactrice en chef du service politique de Marianne.
Le thème de l'émission : Ecologie : les "ultras" dans le viseur
Si les zones à faibles émissions se comptent déjà par centaines en Europe, en France plus les échéances se rapprochent, plus la mise en place des ZFE suscite la polémique. De quoi parle-t-on ? L’idée au départ est de bannir les véhicules polluants des 43 plus grandes villes de façon progressive d’ici 2025. Dans un premier temps, sont interdits sous peine d’amende (68 euros) les véhicules au-dessus de "Crit’Air 3" (les diesels d’avant 2011, les "essence" d’avant 2006, soit 40 % du parc automobile actuel), puis ce sera au tour des "Crit’Air 2" (tous les diesels, ainsi que les "essence" d’avant 2011, soit 70 % du parc). L’objectif officiel est de faire baisser le niveau des particules fines qui tuent 40 000 personnes chaque année et d’inciter les ménages à passer à des voitures moins polluantes et notamment à l’électrique.
Depuis le 1er janvier, en théorie, dans les villes de plus de 150 000 habitants existent donc des zones à faibles émissions. Mais les exceptions et les décalages se multiplient car le dispositif crée trop d’inégalités, la colère gronde chez les automobilistes et les oppositions se font entendre. Ainsi les députés LFI qualifient les ZFE de "bombe social" et préconisent leur refonte, pour éviter de pénaliser les classes populaires. Ce diagnostic rejoint une récente consultation menée par le Sénat, et selon laquelle 86 % des particuliers et 79 % des professionnels se disent opposés au déploiement des ZFE. Le rapporteur de la mission de contrôle sénatoriale sur le sujet, Philippe Tabarot (LR), a aussi alerté du risque d’une "bombe sociale supplémentaire" et présenté le 14 juin dernier un document intitulé "ZFE : sortir de l’impasse" dans lequel il propose de donner plus de liberté aux agglomérations et de repousser la date butoir à 2030. Le ministre de la transition écologique Christophe Béchu doit pour sa part tirer en juillet les conclusions des groupes de travail qui réunissent depuis l'automne tous les acteurs, élus locaux, experts, professionnels, usagers, ou associations. Car le sujet apparait de plus en plus inflammable et les collectivités lèvent le pied. Après la métropole de Lyon qui a renoncé à exclure tous les diesels, c'est celle du Grand Paris qui s'apprête à entériner le report de l'interdiction des véhicules Crit'air 3 de juillet 2023 à fin 2024, voire 2025. Quant à Reims, les mêmes Crit'air 3 n'y seront pas interdits en septembre 2023, mais en 2029.
Alors pourquoi ça coince ? Quel est l’avenir des ZFE en France ? Si le dossier ZFE est devenu l’un des plus sensibles en matière de transition énergétique, il est loin d’être le seul. Dans la vallée de la Maurienne, le week-end plus de 3 000 personnes ont défilé, selon la préfecture, contre le projet de construction d’une ligne ferroviaire Lyon – Turin, bravant l’interdiction préfectorale. Ce projet doit, selon ses promoteurs, réduire la pollution engendrée par le trafic des poids lourds dans la vallée, mais les opposants dénoncent le coût et les impacts environnementaux.
Plusieurs élus, comme la cheffe de file des députés Insoumis Mathilde Panot, la sénatrice EELV Fabienne Grebert et le maire écologiste de Grenoble Éric Piolle, ont participé à ce rassemblement, organisé par une dizaine d’organisations dont le collectif d’écologistes les Soulèvements de la terre dans le viseur des autorités. En prenant part à la mobilisation dans la vallée de la Maurienne, les militants ont "ajouté un chapitre dans le dossier qui pourrait mener à leur dissolution", a estimé le ministre de la transition écologique Christophe Béchu, lundi matin. L’association écologiste sera dissoute "dans les plus brefs délais" car "la cause climatique ne justifie pas qu’on aille caillasser des gendarmes sur un champ" a affirmé ce mardi le porte-parole du gouvernement. Le collectif sera-t-il dissous ce mercredi en Conseil des ministres ? C’est la volonté affichée par le ministre de l’Intérieur depuis les violents affrontements autour du projet de mégabassine à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres en mars dernier. Mais plusieurs questions juridiques se posent.
Jean-Luc Mélenchon a regretté mardi sur Twitter que ces militants soient "réprimés comme des terroristes qu’ils ne sont pas". Ils "doivent être écoutés. (…) L’urgence écologique doit être comprise", a déploré le leader de La France insoumise (LFI).
Une bataille juridique pourrait commencer prochainement alors que sur le terrain, devant l’urgence climatique et l’inaction politique, de plus en plus de Français sont tentés par la radicalité quand des milliers de chercheurs s’engagent dans la désobéissance civile.
Alors pourquoi le dossier des ZFE est-il en panne en France ? Qui sont les Soulèvements de la Terre ? Qu'est-ce que la désobéissance civile ? Enfin en quoi consiste la formation proposée par le RAID aux élus locaux ?
Le sujet vous questionne ?
Posez votre question par SMS au 41 555 (du lundi au samedi de 15h30 à 19h00 | 0,05 € / SMS), sur Twitter avec le hashtag #cdanslair.