17:30 L'invité de "C dans l'air"
Caroline Roux reçoit chaque jour en direct une personnalité qui fait l'actualité. Hommes et femmes politiques, écrivains, philosophes, scientifiques ou l'économistes : 10 minutes de dialogue pour donner un éclairage en prise directe avec l'information du jour.
Ce lundi 19 juin 2023, Caroline Roux recevra : Martin Hirsch, président de l’Institut de l’engagement, vice-président exécutif de Galileo, ancien directeur de l’AP-HP et l’auteur du roman "Les Solastalgiques" chez Stock.
Martin Hirsch a pour objectif d'initier les lecteurs à la thématique de la solastologie, désignant la crainte de voir son environnement disparaître en raison du réchauffement climatique. Également connue sous le nom d'éco-anxiété, la solastologie devient un argument très prisé chez les jeunes générations pour agir suite aux changements de températures.
Dans un contexte où l'Etat est montré du doigt pour des mesures souvent jugées insuffisantes en matière de lutte contre le réchauffement climatique, Martin Hirsch nous livre sa vision sur l’écologie d’aujourd’hui, sur les solutions existantes issues du dernier rapport du GIEC, ainsi que sur les actions exécutées par certains militants. Conscient que la fiction permet d’aborder la réalité, l’auteur dévoile dans son roman un thème peu présent quant à l’évocation de la lutte écologique, qui est la “psychologie de la non-action”. Cette interrogation pousse l’auteur à réfléchir sur la forfaiture des individus, pourtant en connaissance de cause, face aux enjeux actuels du dérèglement climatique.
L’ancien directeur de l’AP-HP reviendra également sur les défis actuels liés au secteur de la santé et abordera les revendications du secteur hospitalier dans le cadre de la "journée d’action nationale" organisée ce mardi 20 juin, ainsi que sur les préoccupations des médecins face aux déserts médicaux ou aux pénuries de médicaments.
Autrefois haut-commissaire aux solidarités actives sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Martin Hirsch sera également interrogé sur la réforme du RSA dans le cadre du projet de loi "pour le plein-emploi".
17:45 "C dans l'air"
Caroline Roux décryptera en direct l'actualité en compagnie de quatre experts. En fin d'émission, ils répondent aux questions des téléspectateurs.
Les invités :
François Clémenceau, rédacteur en chef international au Journal du dimanche.
Elsa Vidal, rédactrice en chef de la rédaction en langue russe à RFI.
Général Jean-Paul Paloméros, ex-chef d’Etat-major de l’Armée de l’air.
Alain Bauer, professeur au Conservatoire national des arts et métiers, responsable du pôle sécurité, défense et renseignement.
Le thème de l'émission : Ukraine : Poutine "prêt" au dialogue... vraiment ?
"La guerre doit prendre fin". Partant de ce constat résumé par le président sud-africain Cyril Ramaphosa, sept pays africains ont décidé de prendre le problème à bras-le-corps en se rendant eux-mêmes à Kiev et Moscou pour y mener une "mission de paix". La délégation, constituée des présidents sud-africain, sénégalais, zambien, comorien et des représentants congolais, ougandais et égyptien est donc arrivée vendredi 16 juin, dans la capitale de Volodymyr Zelensky après une étape par la ville martyre de Boutcha. Elle s’est rendue ensuite samedi à Saint-Pétersbourg pour y rencontrer Vladimir Poutine et encourager les deux pays à entamer des négociations avec l'Ukraine.
Selon le président Ramaphosa, les propositions de paix africaines se résument en dix points, parmi lesquels une "désescalade des deux côtés", la "reconnaissance de la souveraineté" des pays telle que reconnue par l’ONU, les "garanties de sécurité" pour toutes les parties, la "libération des prisonniers de guerre" ou encore la levée des entraves à l’exportation des céréales via la mer Noire. Car l’Afrique est durement touchée par l’augmentation des prix des denrées alimentaires et s'inquiète de nouveau de la hausse des prix des céréales et des oléagineux ces derniers jours, reflétant les craintes liées à la sécheresse aux Etats-Unis et en Europe, et à de nouvelles menaces de Vladimir Poutine sur un retrait de la Russie de l'accord céréalier. Accord qui doit prendre fin le 18 juillet prochain. A la tête de cette délégation, l’Afrique du Sud refuse néanmoins de condamner la Russie pour son agression, et est critiquée pour sa proximité avec le Kremlin.
Alors quels résultats pour cette nouvelle médiation africaine, après la Chine et le Vatican ? Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a qualifié samedi ce plan de paix de "très difficile à mettre en œuvre". Toutefois, "le président Poutine a manifesté son intérêt pour l'examiner", a-t-il assuré, alors que le maître du Kremlin avait lui-même indiqué avant la rencontre être "prêt" à un "dialogue constructif avec ceux qui souhaitent la paix". Le même Vladimir Poutine avait également annoncé vendredi une première livraison d’ogives nucléaires à la Biélorussie, un acte qualifié de "totalement irresponsable" par Joe Biden. Le même jour, le président ukrainien avait lui déjà refusé ce plan. "J'ai clairement dit pendant notre rencontre que permettre toute négociation avec la Russie maintenant, quand l'occupant est sur notre terre, signifie de geler la guerre, geler la douleur et la souffrance", avait déclaré Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse, dénonçant également "une tromperie" de Moscou en pleine contre-offensive de ses forces armées.
Cette médiation africaine survient en effet alors que depuis deux semaines l’Ukraine a lancé une contre-attaque pour reconquérir son territoire. Mais l'avancée des soldats ukrainiens est lente, très difficile. Il faut percer les fortifications érigées par les troupes de Moscou : les dents de dragon, des blocs de béton anti-chars, les tranchées, les champs de mines... Les combats sont très intenses et les pertes importantes. Une bataille mètre par mètre. En quinze jours, l'armée ukrainienne n'a reconquis que 100 kilomètres carrés essentiellement sur le front sud et serait, selon les services estoniens, sur le point de faire une pause d'au moins plusieurs jours afin de se réorganiser. Par ailleurs, dans le sud de l’Ukraine, le bilan des inondations provoquées par la destruction du barrage de Kakhovka sur le fleuve Dniepr s’est encore aggravé et une catastrophe humanitaire est à craindre. D’autant que selon la coordonnatrice humanitaire des Nations unies en Ukraine, la Russie entrave, dans les zones qu'elle contrôle, l'acheminement d'aide aux victimes. Ce samedi, les autorités des zones contrôlées par les Russes ont annoncé un bilan de 29 morts. Dans la zone contrôlée par l'Ukraine, le bilan s'est alourdi à 16 morts et 31 disparus, selon Kiev. Les deux pays s'accusent mutuellement d'avoir détruit le barrage et Moscou mène une intense bataille de communication.
Car la guerre que la Russie mène contre l’Ukraine ne se joue pas que sur le front. Elle est, aussi, informationnelle et elle vise également la France ainsi que d’autres pays européens. La semaine dernière, le ministère des Affaires étrangères français a dénoncé "une campagne numérique de manipulation" contre la France "impliquant des acteurs russes et à laquelle des entités étatiques ou affiliées à l’État russe ont participé en amplifiant de fausses informations". En cause, l’existence de sites copiant ceux de grands médias et du gouvernement sur lesquelles des fake news, le plus souvent contre l’Ukraine et l’Occident, sont diffusées.
Quel est le sens de la mission de paix africaine en Ukraine ? Quel bilan deux semaines après le début de la contre-offensive ukrainienne ? Comment la population ukrainienne vit-elle la situation ? Enfin que sait-on de l’opération de désinformation russe "Doppelgänger" ?
Le sujet vous questionne ?
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